Le 23e congrès de l’AETFAT (Association pour la Taxonomie de la Flore d’Afrique Tropicale), qui s’est tenu à l’Université du Ghana à Accra, a permis de mettre en lumière le rôle croissant des outils numériques dans la connaissance et la valorisation de la flore africaine.
Pl@ntNet y a été fortement représenté à travers plusieurs contributions scientifiques dans deux symposiums majeurs :
Dans le symposium “New digital tools facilitate botanists’ work”, Murielle Simo-Droissart a présenté un travail collectif mobilisant des chercheurs français, ainsi que des institutions de recherche et d’enseignement supérieur du Gabon, du Congo, du Cameroun, de Belgique et des États-Unis. Cette présentation a mis en évidence l’usage de Pl@ntNet comme outil structurant pour renforcer les connaissances floristiques en Afrique centrale. Grâce à l’intelligence artificielle, combinée à l’expertise botanique locale, les équipes parviennent à mieux documenter une flore encore très incomplètement inventoriée, en particulier en ce qui concerne les espèces ligneuses des forêts tropicales denses.
Dans le symposium “Advancement of African floras & new developments in plant identification”, Pierre Bonnet a présenté les avancées techniques et scientifiques liées à l’utilisation de Pl@ntNet en Afrique, notamment à travers le développement d’un modèle d’identification hors-ligne, pensé pour les contextes à connectivité limitée. Il a montré comment cette technologie permet de mieux renseigner la répartition des espèces et la dynamique des écosystèmes, en s’appuyant sur plusieurs cas d’usages : la contribution à la gestion de la flore dans le Lewa Wildlife Conservancy au Kenya, le soutien à l’identification botanique dans les forêts d’Afrique centrale, l’intégration dans les cursus universitaires à Madagascar, et l’appui aux travaux de caractérisation de la végétation en milieu désertique, en lien avec les activités de surveillance anti-acridienne menées par la CLCPRO.
Pl@ntNet était aussi présent à travers le projet GUARDEN. En effet, l’Université d’Antananarivo (UNTNR), partenaire central de GUARDEN, était représentée par Mijoro Rakotoarinivo et Rova Andriamamonjy. Ce dernier a présenté, à travers un poster et une communication orale, l’utilisation de la plateforme Pl@ntNet pour améliorer l’identification et la documentation de la flore unique de Madagascar. Grâce à un important travail de terrain réalisé dans le cadre de GUARDEN, plus de 8 000 nouvelles observations de plantes ont été intégrées à Pl@ntNet, sur près de 2 000 espèces malgaches auparavant sous-représentées dans la base de données.
Ces interventions ont mis en avant la richesse des collaborations tissées au travers de Pl@ntNet, notemment aux sein de programmes internationaux tels que MAMBO, GUARDEN, OFVI et Pl@ntAgroEco, où chercheurs, étudiants, conservateurs et citoyens contribuent ensemble à la production de données et de connaissances sur la biodiversité végétale. En permettant une identification rapide, accessible et scientifiquement fiable des espèces végétales, Pl@ntNet s’affirme aujourd’hui comme un outil de référence pour la recherche botanique en Afrique, tout en renforçant les liens entre science et société.
